… à condition de savoir comment faire…
Paradoxe de notre société de la communication et de toutes ses possibilités technologiques – Internet, téléphone, 3G, Skype, réseaux sociaux, et autres – la communication entre deux individus reste souvent difficile, parce que les techniques pour mieux se parler ne sont tout simplement pas… enseignées à l’école… et pourtant…

Hier matin, sur le quai du métro, j’observe deux personnes s’animer petit à petit… Conversation à peine audible; au fur et à mesure, le non verbal s’agite, les épaules se haussent, l’index pointe, la gestuelle de l’un des protagonistes se fait plus sèche; bref, les signes du conflit apparaissent sous mes yeux… Puis les voix se font plus fortes, les deux personnes se haranguent et se balancent maintenant des « Mais tu ne m’écoutes jamais! Tu m’énerves! Tu n’en fais qu’à ta tête! Tu m’agaces! » etc.

dispute mère fille

Que se serait-il passé si elles avaient reçu des outils de communication?

Comment auraient-elles communiqué si elles avaient appris à le faire en utilisant leur préfrontal, leur intuition, à développer leurs facultés d’écoute, de questionnement, d’analyse de la situation? Si elles avaient su se mettre en observatrice de ce qui se joue, prendre le recul indispensable à une bonne maitrise des évènements? Comment seraient-elles arrivées à un consensus si l’une avait su gérer le stress de l’autre après s’être occupée d’elle-même?

Tout d’abord, cette discussion colérique, empreinte d’un vécu de longue date, n’aurait jamais eu lieu… Mère et fille auraient depuis longtemps trouvé les moyens de s’exprimer, de s’écouter, d’arriver à un consensus, de comprendre la réalité de l’autre… Car, c’est un fait, la communication commence tout d’abord par s’intéresser à l’autre… Qui dit communication dit aller/retour; ce qui implique d’office d’accepter le retour de l’autre, de s’intéresser à lui, de comprendre ses besoins, sa vision du monde.

Plusieurs étapes dans une communication réussie; examinons-les ensemble:

1/ lorsque j’initie le dialogue, j’ai tout intérêt à être détendu, lucide, et à visualiser d’entrée de jeu le but de ma communication, le message que je veux faire passer. En rapport à mon article précédent (physique quantique, neurosciences et développement personnel), je reviens sur la notion de préfrontal, siège de notre intelligence supérieure, de notre intuition et de notre créativité.

écoute de l'autreLe meilleur moyen d’être à la fois participant et parfait observateur de la communication est d’activer le cerveau préfrontal. Il y a des techniques pour cela; elles permettent d’identifier notre  stresseur et de faire baisser notre niveau de stressabilité – l’importance que nous accordons au stresseur, selon le modèle Transurfing. Voici donc une première constatation: une bonne communication se prépare jusqu’à ce que vos capacités d’improvisation préfrontale soient devenues une nouvelle habitude…

2/ Pour bien communiquer, je dois être authentique et à l’écoute des besoins de l’autre. Être authentique, cela signifie être capable d’exprimer mon ressenti, même si celui-ci pourrait apparaitre comme une faiblesse. Les grands leadeurs charismatiques n’ont pas peur de dévoiler leurs faiblesses et n’en sont perçus que plus humains aux yeux des autres. Être à l’écoute des besoins de l’autre, c’est aussi le respecter, l’inclure dans le processus de communication et tenir compte de sa réalité pour arriver au consensus final. En d’autres termes, il s’agit d’être assertif, position win/win en analyse transactionnelle, fondement de la communication non violente.

face à face 33/ Pour amener l’autre dans un dialogue constructif, je dois être capable de reconnaitre son stress, de l’identifier le plus vite possible au travers de son comportement. Est-il en stress de fuite, de lutte ou d’inhibition? Il y a des signes comportementaux très clairs qui permettent de diagnostiquer très rapidement le type de stress chez l’autre et d’adapter immédiatement la communication pour faire baisser son stress. Car tant qu’il y a stress, il ne peut y avoir d’issue favorable et durable à toute communication. Tout au plus un compromis précaire…

4/ Est-il dominant lorsqu’il me regarde de haut, avec un air narquois et moqueur? Je me tourne maintenant vers les parents: reconnaissez-vous là votre enfant lorsqu’il vous résiste? Cet enfant que vous avez du mal à gérer? Qui n’en fait qu’à sa tête et qui vous énerve d’autant plus que toutes les punitions n’y font rien?

J’étais moi-même un enfant dominant. Tous les coups que j’ai reçus de mes parents n’ont fait qu’attiser ma dominance, et, sincèrement, j’étais infernal, à la maison comme à l’école. A 14 ans, j’ai pris ma dominance sur mon père; je me suis affirmé, les poings tendus prêts à frapper et il a compris… Sans un mot, il a souri et ne m’a plus jamais ‘soumis’, et je suis devenu adolescent responsable, déterminé et raisonnable à la fois. Tout ce processus était alors inconscient, tant chez lui que chez moi…

Rassurez-vous, il existe de puissants outils pour gérer un enfant ou un adulte à tendance dominante; on ne vous les a jamais appris, tout simplement… Ces outils fonctionnent aussi pour gérer la mauvaise foi… Les connaitre permet de gérer dans la paix les personnalités difficiles au lieu de s’y confronter avec toute la souffrance que cela peut trop souvent engendrer.

5/ Une fois que mon interlocuteur est sorti du stress ou de sa dominance, je peux alors l’amener au raisonnement, mais pas n’importe quel raisonnement… Par mes questions ouvertes, je vais activer chez lui son préfrontal. Au lieu d’affirmer mon point de vue, je lui pose des questions, il se sent écouté, et nous pouvons explorer la palette de nos diverses opinions pour nous enrichir mutuellement d’une compréhension réciproque. Quand une solution ne me convient pas, je l’écarte délicatement et lui propose de me donner d’autres solutions et ainsi, nous nous dirigeons ensemble vers le consensus…

face à face6/ Il peut arriver que nous ayons du mal à trouver ce consensus… que nous soyons dans une impasse… Dans ce cas, je l’invite à prendre de la hauteur, à nous mettre conjointement en observateurs de nous deux par rapport au système, à tous ces éléments extérieurs qui nous donnent responsabilités et contraintes, et dont nous devons absolument tenir compte pour trouver une solution qui soit ‘écologique’, en adéquation avec notre environnement. Cette position d’Observateur telle qu’évoquée dans l’article précédent sollicite instantanément notre cerveau préfrontal.

Cas extrême ; nous pouvons être d’accord sur le fait que nous ne sommes pas d’accord. Loin d’être un échec, c’est au contraire une reconnaissance de nos différences et la tolérance. Cette différence est une richesse lorsqu’elle ne génère pas de conflit.

La question qui revient souvent lorsque j’enseigne ces outils est la suivante: « N’êtes-vous pas en train de manipuler votre interlocuteur? »

Regardons ensemble le sens étymologique de ‘manipulation’: pousser avec la main. Voyons-nous une connotation négative dans ces mots? Non… J’ai envie de vous partager ce que me disait mon professeur de coaching: « Toute relation humaine est une forme de manipulation… » La question qui se pose est ailleurs: quelle est l’intention de celui qui manipule? Dans une communication entre deux individus, il y a forcément deux manipulateurs.

Pour qu’une relation soit durable, pour que l’investissement que nous aurons consacré à nous intéresser à l’autre puisse nous enrichir, notre intention doit être d’initier une relation gagnant/gagnant… Avec une telle intention, nous permettons à l’autre de se réaliser puisque nous aurons pris en compte ses besoins dans la décision finale conjointe.

Soyez rassurés : tout ceci s’apprend. C’est par ces prises de conscience que nous pouvons mettre en place de nouveaux mécanismes créateurs de notre réalité.

Nous pouvons changer nos relations avec nos enfants, notre conjoint, nos collègues, nos amis, notre voisin, et tous ceux avec lesquels nous allons nous enrichir par le biais de la communication.

N’hésitez pas à me laisser un commentaire ! Je me ferais un plaisir de… communiquer avec vous!

Olivier Masselot


    5 replies to "Communiquer avec l’autre, c’est facile !"

    • Anne-Sophie Casagrande

      Bonjour Olivier,

      Je travaille avec des enfants (de 4 à 12 ans) comme prof de musique, et j’ai été intéressée par les outils de communication que vous proposez en fonctions des différents types de personnalités.
      Avez-vous des articles ou livres sur le sujet, plus spécifiquement liés aux enfants à me conseiller ?
      Avec tous mes remerciements
      Anne-Sophie

      • Olivier Masselot

        Malheureusement, je n’en ai pas en tête… Je prévois d’en écrire un… plus dans le cadre parents/enfants… Désolé de ne pouvoir vous apporter d’info sur ce sujet qui me passionne…

        • Sabah

          Bonsoir et merci pour ce bel article très riche avez vois toujours l’article sur (physique quantique, neurosciences et développement personnel), merci pour ces partages qui nous éclairent beaucoup je commence à lire transurfing avec un peu de mal ce livre n’est a mon goût pas si facile à lire et comprendre.

    • Martine Brind'Amour

      Bonjour Olivier,

      Très intéressant ce blog et enrichissant dans ce monde de communication extrême où les gens ne se disent plus rien en fait.

      J’ai souvent l’impression lorsque j’essaie de mettre les mots sur une émotion ou un ressenti que je ne trouve pas exactement ce que je veux dire et je me retrouve avec une boule à l’estomac et tout vire plus souvent en larmes… J’aimerais bien me faire comprendre mais je me tais toujours car les mots ne viennent pas! Est-ce l’éducation de « ne rouspète pas lorsque tes parents te parlent »?

      Frustrée!!

      Martine

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